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flatter, moi qui m’arrêtais à écouter les réprimandes d’une nourrice ?

Que celui-là se le tienne pour dit et garde bien l’avis, qui crut jamais à lèvres de femme.


FABLE II
L’aigle et la tortue

La Tortue, un jour, s’adressa aux oiseaux : si l’un deux voulait, après l’avoir fait voler, la déposer à terre, aussitôt elle irait tirer des coquillages du fond de la mer Rouge, et une perle serait la récompense de ce service. Elle s’indignait que, malgré ses efforts, sa marche lente l’empêchât d’agir et de rien faire tout le long du jour. Mais, après avoir comblé l’Aigle de promesses trompeuses, elle trouva une perfidie égale à celle de ses discours : en voulant s’élever jusqu’aux astres au moyen de ses ailes mal acquises, la malheureuse périt sous la serre cruelle de l’oiseau. Alors, au haut des airs, sur le point d’expirer, elle déplora le succès de ses vœux, et