Page:Phèdre - Fables, trad. Panckoucke, 1864.djvu/148

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

100 PHÈDRE, FABLES.

franchir la porte étroite d’une étable. Un Veau voulut lui montrer comment on s’y prenait. « Tais-toi, lui dit le taureau, je le savais avant que tu fusses né. »

Qui veut en remontrer à son maître, doit prendre cela pour lui.

FABLE X
LE CHASSEUR ET LE CHIEN

Un chien, la joie de son maître par son ardeur à la chasse des bêtes fauves, commençait à s’affaiblir sous le poids des années. Un jour, en faisant tête à un sanglier furieux ; il le saisit par l’oreille ; mais, ses dents gâtées laissèrent échapper l’animal. Le Chasseur mécontent gronda son chien. Son vieux serviteur lui répondit : « Ce n’est point le courage, mais la force qui m’abandonne. Vous vantiez ma vigueur, et vous blâmez déjà ma faiblesse. »

Tu vois bien, Philetus, pourquoi j’ai écrit cette fable.