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02 PHËDUE, FABLES.

FABLE II

LES VOYAGEURS ET LE VOLEUR

. . . Et son courage en eut bientôt fait justice. Le voleur tué, le timide compagnon accourt, tire son glaive, jette son manteau par terre, puis s’écrie : « Laisse-le venir, il apprendra à qui il a affaire.» Celui qui s’était battu lui répondit : « Tu aurais dû m’aider tout à l’heure de ces belles paroles ; elles m’eussent donné plus de force et je les aurais crues sincères ; mais maintenant, rengaine ton épée et ta langue futile, garde-les pour en imposer à qui ne te connaît pas. Quant à moi, j’ai vu avec quelle rapidité tu fuyais, et sais à quoi m’en tenir sur ton courage.»

Cette fable s’adresse à celui qui fait le brave lorsqu’il n’y a rien à craindre, et qui s’enfuit au premier péril.

FABULA II

▼ lATOBBS BT LATRO

Et vinJicavil s&>e forli dcilcra.

Latrone occiso, timidus accurrit cornes,

Slringitque gladium, dein, rejecta pœnula :

Cedo, inquit, iUum, jam curabo senliat

Quos atlentarit. Tune, qui depugnaverat :

Vellem istis verbis saltem adjuvisses modo,

Constanlior fuissem, tera existimans :

Nunc conde ferrum, et linguam pari 1er futilem,

Ut possis alios ignorantes fallere.

Ego, qui sum expertus quaotis fugias viribus,

Scio, quam virtuti non sit credendum tuœ.

lUi assignari débet haec narratio,

Qui re secunda foriis est, dubia fugax.