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80 " PHÊDRÈ, FABLES.

Chassés à coups de bâton, ils cherchaient à sortir, lorsque le grand Jupiter défendit qu’on les renvoyât. Les Chiens étonnés du retard de leurs Députés, pensèrent bien qu’ils avaient fait quelque sottise ; aussi, peu de temps après, on en choisit de nouveaux. La renommée avait déjà trahi les premiers ; et, pour prévenir pareil accident, on leur injecte dans l’anus des parfums, à profusion. Ils reçoivent les pétitions, partent tout de suite. Arrivés, ils demandent audience et l’obtiennent. Alors, le maître de tous les dieux s’assied sur son trône, agite son foudre terrible, et fait trembler l’univers. Les Chiens, surpris par un tel fracas, laissèrent aller parfums et excréments. Tout l'Olympe demanda justice d’un tel affront. Mais avant de condamner, Jupiter parla ainsi : « Un roi ne doit point retenir des Ambassadeurs ; cependant il me sera facile de punir cette insulte. Je veux qu’on les laisse aller ; mais ils seront tourmentés par la faim, pour qu’à l’avenir ils soient maîtres de leur ventre ; recevez ce bienfait pour toute punition. Quant à ceux qui vous ont si sotte-

Propuisi vcro fuslibus, vadunt foras : Vetat dimitti magnus illos Jupiter,

Hirati, sibi Legatos non revertier, Turpe œstimanles aliquid commissum a suis, Post aliquod tempus alios adscribi jubent. Rumor Legatos superiores prodidit. Timentes rursus aliquid ne simile accidat, Odore canibus anum, sed multo, repleut. Mandata dant, Legati mittuntur, statim Abeunt. Rogantes aditum, continuo impétrant. Consedit genitor tum Deomm maximus, Quassatque fulmen : tremere cœpere omnia. Canes confusi, subi tus quod faerat fragor, Repente odorem mixtum cum merdis cacant. Reclamant omnes, vindicandam injuriam. Sic est locutus ante pœnam Jupiter : Legatos non est régis non dimittere, Nec est difficile pœnas culpae imponere. Non veto dimitti, verum cruciari fame^ Ne ventrem continere non possint suum. Et hoc ferelis pro judicio praemium. lUi autem, qui miserunt vos tam futiles ;