Page:Phèdre - Fables, trad. Panckoucke, 1864.djvu/108

Cette page n’a pas encore été corrigée

60 PHÈDRE, FABLES.

couleurs de l'émeraude, et tu déploies une queue étincelante de l'éclat de mille pierreries. — A quoi me sert une beauté muette, si je suis le dernier par la voix ? — Le Destin, reprit Junon, a assigné la part de chacun : toi, tu as reçu la beauté ; l'aigle, le courage ; le rossignol, le chant ; le corbeau, le don de prédire ; la corneille, celui des sinistres présages ; et cependant chacun est content de son lot.» Gardez-vous d'envier les biens que vous n’avez pas ; votre espoir déçu ne vous laisserait que des regrets.

FABLE XIX

ÉSOPE A UN BAVARD

Ésope était à lui seul toute la maison de son maître. Un jour il eut l'ordre de préparer le dîner plus tôt que de coutume. Il cherche partout du feu, court de maison en maison, en trouve enfin et allume sa lampe. Comme il avait par des détours allongé son chemin, pour abréger son retour il traversa le marché. Un bavard lui cria de la foule : « Ésope, que fais-tu donc de ta lampe

Pictisque plumis gemmeam caudam explicas, Quo mi, inquit, mutam spcciem, si vincor &ono ? Fatorum arbilrio partes sunt vobis dalae : Tibi forma, vires aquilse, luscinio melos, Âugurium corvo, IsBva cornici omina, Omnesque propriis sunt conteniaB dolibus.

Noli affectare, quod tibi non est datum, Delusa ne spes ad querelam recidat.

FABULA XIX

fSOPUS AD GARROLUM

^sopus domino soluâ quum esset familia, Parare cœuam jussus est malurius. Igncm ergo quaerens, aliquot lu^travit domos ; Tandemque invenil, ubi lucçrnam accendorel. Tura circueunti fucrat quod iler longiiis, Effccit brevius ; namque roda pcr foiiuii Cœpit redire. Et quidam c lurha Garrulu> : .Eïope, medi« wle, quid cum lumincî