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autour du monde.

près du petit endroit de Lurin, et que l’on compte parmi les plus intéressantes que l’on trouve encore le long de la côte.

De Lima à Chorillos, qui n’est qu’à deux lieues, il part tous les jours un omnibus : je le pris pour y aller ; les messieurs étaient à cheval. La route passe par une plaine sablonneuse, où l’on n’aperçoit que rarement de petites places verdoyantes, formant comme des oasis. Les masses de montagnes voisines, entassées les unes sur les autres, n’ont pas la moindre végétation. Les bains eux-mêmes produisent un effet triste et peu agréable. De misérables maisonnettes en terre glaise sont serrées les unes contre les autres dans des rues sales et poudreuses. J’étais tentée de prendre Chorillos plutôt pour un lieu d’exil que pour un lieu de divertissement. On croirait qu’il n’y vient que des malades à qui on a ordonné les bains, mais il n’en est pas ainsi : le beau sexe, sans être malade, vient chercher dans ce triste endroit le plaisir en même temps que le bienfait du changement d’air. Les messieurs ne sont pas seulement attirés par les dames, mais encore par le tapis vert, sur lequel ils laissent souvent des sommes considérables. C’est ainsi que l’homme cherche toujours le changement, et qu’il échange souvent le bien pour le mal. Mais il faut la lumière et l’ombre pour faire un beau tableau ; l’une sans l’autre est monotone, et finit, avec le temps, par devenir insupportable.

Le lendemain nous allâmes, à cheval, à Lurin. Nous choisîmes la route des pampas, c’est-à-dire des steppes de sable, dans lesquels on découvre cependant quelques jolies plantations de sucre (haziendas).

À une legua de Chorillos, une petite rangée d"arcades en maçonnerie indique qu’il y avait là autrefois un aqueduc.

À quelque distance de Turin, nous fîmes tourner nos chevaux un peu à droite, vers Pachacamac, colline de