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bien conservée ; entourée d’un fossé large et profond qui, au moyen d’une communication avec la mer, peut être submergé.

Je ne restai qu’un seul jour à Callao. Avant tout, je visitai, selon mon habitude, le marché, qui, par la variété et la richesse de ses produits apportés des deux hémisphères, m’étonna encore plus que celui de Guayaquil. Les Cordillières, très rapprochées de Callao, offrent à leurs différents étages, pour ainsi dire, la réunion de tous les climats ; et c’est ainsi qu’on voit à côté d’un raisin doré la grenadille d’un jaune clair ; à côté de la pêche, la mangouste ; à côté de l’abricot ou de la pomme, la platane ou la chirimoya.

Ce dernier fruit, que les Anglais appellent custod apple, est considéré par plusieurs voyageurs comme le roi de tous les fruits. Pour mon compte, je donnerais la palme à la mangouste que l’on trouve à Java ; elle est d’un goût infiniment plus délicat, et, de plus, saine et facile à digérer. La grenadille est le fruit d’une fleur de passion, et a presque le même goût que notre groseille à maquereau. Les pêches, les pommes et les abricots sont de beaucoup inférieurs à ceux de l’Europe ; on ne les mange guère autrement que cuits. Il faut, sans doute, en attribuer la cause au peu de soins qu’on donne à leur culture : l’indigène est trop ennemi du travail, et on ne trouve que peu ou presque point de planteurs européens.

Quant aux diverses espèces de céréales, c’est l’orge et le maïs qu’on cultive le plus ; ils forment aussi la principale nourriture du bas peuple. Je fus surprise de trouver des épis de maïs tout noirs, mêlés à des épis jaunes, blancs, bruns et d’autres couleurs. Ce maïs noir ne se rencontre que rarement et en tout petits épis ; on ne l’emploie que pour faire des pâtisseries.

Dans l’après-midi, je me rendis, non loin de la forte-