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mon second voyage

la relèvent ensuite avec beaucoup d’effort par-dessus le talon.

17 janvier. Nous eûmes sans cesse devant nous de hautes montagnes arides, qui s’élevaient davantage à mesure que nous approchions de Callao.

On fit une courte halte à Huacho, petite ville fortifiée, entourée d’un désert comme Payta. Le capitaine avait hâte d’atteindre Callao, où nous aurions dû arriver dès la veille. Mais le vapeur marchait très lentement ; nous ne faisions guère en moyenne que 6 milles par heure. Comme on n’a pas de concurrence à redouter, on ne se gêne pas et on ne se sert que de vieux vapeurs : il faut bien que le voyageur s’en contente.

Callao est le port le plus important du Pérou. La rade est embellie par la masse des montagnes dont elle est entourée ; mais la végétation y manque également.

À la première vue, la structure de la petite ville de Callao, avec ses 7 000 habitants, me rappela un peu Orient. Les maisons, recouvertes d’un toit plat en forme de terrasse, ne se composent que d’un rez-de-chaussée, ou tout au plus d’un seul étage avec des croisées pratiquées d’une manière irrégulière, où bien seulement avec des balcons en treillage de bois très serrés, suspendus après le mur et formant comme des cloisons.

Les murs sont construits en briques séchées au soleil, ou bien en roseaux crépis de terre glaise. Les chambres sont un peu sombres, car elles ne reçoivent d’ordinaire de jour que d’une croisée, et quelquefois seulement d’un châssis qui aboutit à la terrasse. Ces châssis ont, au lieu de carreaux, des treillages en bois munis de volets ; on les ouvre et on les ferme au moyen d’une corde qui pend jusqu’au bas de la chambre.

La forteresse, qui, depuis la déclaration d’indépendance du Pérou, porte le nom d’Independenzia, est assez importante. Elle forme un octogone régulier ; elle est grande,