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mon second voyage

seau ; mais tout est beau, propre, bien tenu, et les malades y sont parfaitement soignés.

Dans mes courses aux environs de Panama, je fus grandement récompensée d’une excursion au mont Anéon. On peut arriver très facilement à son sommet en une heure, et l’on y jouit de la vue la plus ravissante : on pourrait y rester en contemplation pendant des heures entières. On domine toute la ville, dont une partie s’avance beaucoup dans la mer : au fond du tableau s’étend une grande vallée riche et fertile, coupée par un cours d’eau. Malheureusement des bois et des buissons couvrent encore la plus grande partie du fond. D’un côté le vaste Océan avec ses îles et ses îlots sans nombre, et de l’autre des chaînes de collines et de montagnes, présentent l’aspect à la fois le plus agréable et le plus imposant. Je n’ai jamais joui en Californie d’un semblable spectacle, quoique j’y aie parcouru des étendues considérables.

Il est fâcheux que Panama soit si malsain et que le climat y soit si chaud. L’étranger y est facilement pris de fièvres tenaces et malignes, qui souvent lui donnent la mort. On les attribue au peu de culture du pays ; en effet, la plus grande partie de cette vaste et belle vallée n’est qu’un fond marécageux.