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mon second voyage

heure à San-Diego pour déposer quelques voyageurs ; mais nous étions si éloignés de la côte que je n’aperçus qu’une petite partie de la nouvelle ville bâtie par les Américains, et que je ne pus rien distinguer du tout de l’ancienne ville des Mexicains, qui se trouve à 4 milles plus loin dans les terres.

Dans le voisinage de San-Diego s’élève une haute chaîne de montagnes, dont les cimes atteignent la région des neiges. La côte, que nous n’avions pas encore perdue de vue, et les montagnes sont couvertes d’une végétation peu abondante.

19 décembre. Nous nous éloignâmes du continent, et nous nous rapprochâmes au contraire de l’île considérable de Cerroo et de la petite île de Bonnitos. La première a 26 milles de long, paraît belle et fertile, mais est encore inhabitée, parce que, dit-on, elle manque d’eau. Bonnitos est un rocher à plusieurs pointes, qui n’a ni arbres ni verdure, mais seulement une herbe rare.

20 décembre. Nous naviguâmes en pleine mer une grande partie de la journée ; nous passâmes le cap Lazaro, et nous entrâmes dans la baie de Madeleine.

21 et 22 décembre. Nous voguâmes toujours en pleine mer.

Depuis quelques jours déjà le mauvais temps de la Californie commençait à céder à l’influence de la chaleur. À chaque tour de la roue on sentait l’approche des contrées tropicales. On quitta successivement tous ses vêtements d’hiver. Le soir, le pont formait un beau lieu de réunion : on s’y rassemblait, on s’y promenait en long et en large ; des groupes plus ou moins nombreux se formaient, les enfants sautaient et jouaient. Toute la scène était richement éclairée par la pleine lune et par des milliers d’étoiles.

Certes, je me souviendrai toujours avec beaucoup de plaisir de mon voyage sur ce palais d’eau.

La société se composait principalement d’Américains,