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mon second voyage

défendit presque pas, d’autant plus que les pirates avaient dit n’être que l’avant-garde de forces considérables. Les cinquante Américains restèrent donc victorieux, et déclarèrent un pays qui avait une population de 10 000 âmes indépendant du Mexique.

La cause de cette expédition illégale était la soif de l’or : car le bruit s’était répandu à San-Francisco qu’il y avait dans ce pays des mines très considérables d’or et d’argent.

Et que dit-on à San-Francisco de cette piraterie ? Les uns prirent le parti des pirates, les autres virent là un coup de génie !

La veille même de mon départ, le 15 décembre, sans obstacle de la part du gouvernement, une bande de deux cent cinquante-six pirates partit pour aller aider la première à Sonora. Comme je l’appris plus tard, cette expédition ne réussit pas. Le gouvernement mexicain envoya des troupes contre ces aventuriers, avec ordre de les tuer partout où on les trouverait, et quelques-uns seulement purent échapper.

La compagnie des lignes de bateaux à vapeur allant à Panama me donna, sur la simple demande de M. Mathes, un de ses employés, une carte de libre passage de San-Francisco à Panama.

Le 16 décembre dans l’après-midi, je me rendis, accompagnée de la famille Morton, qui m’était devenue très chère, à bord du magnifique vapeur Golden Gate, commandé par le capitaine Isham, et à quatre heures on leva l’ancre.

De ma vie je n’ai vu un plus beau vaisseau. Il était de la force de 8 000 chevaux, ou de la capacité de 2 500 tonneaux, et contenait facilement huit cents, et, en cas de besoin, mille passagers. Il brûlait quinze tonnes de charbon par jour, et avait une vitesse de