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autour du monde.

demeures des Espagnols[1] qui habitent encore là, sont construits en briques non cuites ; les portes et les fenêtres sont toutes si basses, et les maisons elles-mêmes si misérables, que je les aurais plutôt prises, sans en excepter le cloître, pour des granges que pour des habitations. Il y a dans l’église un beau tableau d’autel que je serais tentée d’attribuer à l’ancienne école espagnole.

À 20 milles de là, sur le territoire de San-Mateo, le pays commence à devenir plus beau. Le mont Diavolo, haut de plus de 1 000 mètres, domine les montagnes environnantes. De grands et gros arbres, où le chêne domine, forment comme des futaies de parc ; des villas, des hôtelleries, des habitations de farmers, animent le paysage. Le sol n’est composé, il est vrai, que de sable et de poussière, où les chevaux enfoncent souvent jusqu’au jarret. Cependant je comprenais facilement que quand, après le temps des pluies, au printemps, les champs se couvrent de verdure, les fleurs s’épanouissent, le gazon perce de tous côtés, les arbres revêtent leur frais feuillage, cette contrée peut être réellement belle et agréable, et paraître magnifique au citadin peu su par le spectacle se beautés de la nature.

San-Clara, qui se trouvait sur notre route, est un gentil petit endroit, avec une jolie église et un collège de Jésuites pour les garçons. La particule San, devant les noms de villes et de villages, prouve que la Californie faisait d’abord partie du Mexique catholique. Dans la plupart des grands villages on trouve de jolies églises et des écoles.

Une avenue d’arbres de 4 milles, plantée par les prêtres, va de Clara à San-José. Cette dernière ville est un peu plus considérable que San-Clara, et contient

  1. On appelle ainsi tous les indigènes qui ne sont ni nègres pur sang ni indiens.