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mon second voyage

prêt à lever l’ancre le soir même. Le temps, qui avait été menaçant toute la journée, devint si mauvais, que nous ne pûmes monter à bord que le 11 novembre, et avec peine. Nous eûmes, pendant tout le trajet, du mauvais temps et du brouillard, et nous ne pûmes pas entrer à Trinidad. Comme dédommagement de ce temps détestable, je vis un très bel arc-en-ciel formé par le brouillard.

Ma troisième excursion, à San-José, était plus courte (60 milles) ; je la dus à l’aimable invitation du consul autrichien, M. Vischer. C’était une très grande gracieuseté de sa part, si l’on songe à la valeur du temps, et au prix que coûte la plus petite distraction.

22 novembre. Nous fîmes le voyage par terre. Nous nous mîmes sur le haut de l’omnibus, pour pouvoir bien jouir de la beauté du paysage, qu’on nous avait dépeint comme très-remarquable.

La plaine dans laquelle est situé San-José s’étend, d’un côté, jusqu’à San-Francisco, et de l’autre jusqu’à Monterey ; elle a 120 milles de long sur 10 ou 15 de large. Sa grande fertilité l’a déjà fait nommer le grenier de la Californie septentrionale.

Le premier tiers de la route ne peut pas s’appeler beau. Le pays est ondulé et sans végétation ; çà et là on voit des arbrisseaux rabougris, dont le feuillage penche tout d’un côté. Ce phénomène étrange est causé par les vents violents qui soufflent continuellement du nord-est, et qui rendent le climat de San-Francisco si désagréable. Le sol est encore peu cultivé, et ne présente presque partout que de maigres pâturages, où les pauvres animaux ne trouvent une nourriture suffisante qu’au printemps. On prétend, néanmoins, que le terrain est excellent, et qu’il ne lui manque que la culture.

À 3 milles de San-Francisco se trouve une station de mission appelée Dolores, dans laquelle Mme Morton m’avait déjà introduite. Le cloître, l’église et les quelques