Page:Pfeiffer - Mon second voyage autour du monde, 1857.djvu/402

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
390
mon second voyage

à moitié pourri, ils en furent malades de dégoût. Ils n’avaient pas encore découvert le quatrième cadavre.

Nous allâmes chez les farmers. Ils habitaient deux petites cabanes semblables à des blockhaus, mais avaient déjà commenté la construction de quelques maisons. Ils vivaient très bien, avaient de très belles oies sauvages qu’ils tuaient eux-mêmes à la chasse, de magnifiques poissons qu’ils échangeaient avec les indigènes contre de petites bagatelles, des pommes de terre, du pain, du thé et du café ; bref, nous fîmes, le soir et le lendemain matin, d’excellents repas.

Le froid était excessivement vif : le thermomètre descendit pendant la nuit à un degré au-dessous de zéro (Réaumur). Le matin, tout était couvert de gelée blanche. Cependant le pays est toujours vert. La neige tombe très rarement, et, quand il en tombe, elle n’arrive presque jamais jusqu’au sol et fond en tombant. Les farmers que la terre promettait une très-belle récolte. Ils n’étaient établis que depuis peu de temps et avaient déjà défriché une portion de champ. Dans les environs de Crescent-City, je vis dans cette saison avancée de l’année toute espèce de légumes venir en plein champ, aussi beaux et aussi gros que ceux de l’exposition de M. Warren, à San-Francisco.

Je crois que la plus grande partie de la Californie, et la partie nord surtout, offre beaucoup d’avantages aux colons européens. Le climat est sain, le sol très productif, même dans les endroits où il a l’air sablonneux, et ses magnifiques forêts témoignent de sa fertilité. C’est un sol vierge, et qui n’a, par conséquent, pas encore besoin d’être arrosé ni fumé.

Dans les environs du territoire de l’Oregon, le gouvernement vend l’acre de terre un dollar ; dans le pays de l’Oregon, il le donne encore pour rien, afin d’attirer les colons blancs. Mieux vaut encore aller dans ces contrées