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mon second voyage

avertissent de se retirer, parce qu’ils ne veulent combattre que des hommes, et non des êtres faibles et sans défense.

Je trouvai les habitants de ce pays-ci un peu plus grands et un peu plus forts que ceux du sud de la Californie, mais pas plus beaux. Les femmes n’étaient pas tatouées seulement sur le menton, mais aussi un peu sur les mains et sur les bras, et il y en avait quelques-unes extraordinairement grasses et massives. Les hommes, les femmes et les jeunes filles portaient leurs cheveux relevés en gros chignons. Comme ils ne connaissent pas les peignes, ils se passent les mains dans les cheveux, les lissent, les tordent de chaque côté de la tête, et les entourent d’une bande de peau d’animal ou de tout autre lien. Les jeunes filles portent le même genre de coiffure ; seulement elles ont les cheveux un peu coupés sur le devant de la tête : les hommes n’ont qu’un chignon sur la nuque. Ils se passent à travers les lobules des oreilles des ronds de bois et de laiton ; les hommes et les enfants s’attachent aussi différents ornements de perles aux narines. Les deux sexes se parent avec passion de perles de verre et de plumes d’oiseau. En fait d’armes, ils n’ont que des arcs et des flèches. Depuis que les blancs se sont établis partout, ils ont aussi des couteaux. Ils prennent les élans dans des filets.

Ils sont excessivement sales. Ils se cherchent mutuellement les insectes sur la tête, et, dès qu’ils en trouvent, ils es donnent au possesseur, qui s’empresse de les dévorer. Les hommes, cependant, vont souvent se baigner le matin ; mais ils ne font que se tremper une seule fois dans l’eau, et, comme les Malais, sortent du bain aussi sales qu’en y entrant. Malgré cela, je vis beaucoup moins de maladies de peau chez ce peuple que chez les Malais et les Dayaks. Il faut, à mon avis, attribuer ce fait aux bains d’étuve ; ils en prennent souvent, et chaque wig-wam en a au moins un établissement. C’est une petite cabane dans le genre de celles qui leur servent d’habitation, seulement plus petite.