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mon second voyage

ait un quart de mille de diamètre. Elle est entourée de collines de rochers à pic, de 15 à 20 mètres de haut ; l’ouverture est juste suffisante pour laisser pénétrer un bateau. Au milieu s’élève un grand rocher noir, qui resserre encore l’espace déjà si restreint. On pourrait prendre l’ensemble de cette baie pour un cratère éteint. De la petite ville, on aperçoit quelques groupes de maisons de bois sur la lisière de la montagne. Une belle forêt de pins termine dans le fond ce tableau en miniature.

La petite ville de Trinidad est élevée depuis deux ans, mais elle est déjà près de sa ruine. Le commerce n’y prend pas d’essor, comme on l’avait cru dans le principe ; on ne s’y livre pas encore à l’agriculture, et beaucoup de colons sont déjà partis.

À partir de Trinidad, les chaînes de montagnes de la côte sont plus basses, moins escarpées et couvertes de forêts de pins plus serrées.

Nous arrivâmes, dans l’après-midi, à Crescent-City, par une pluie violente et par une mer très-agitée. Il fut excessivement difficile d’aborder, parce que la rade est très-peu sûre, et qu’elle est exposée au vent et à la tempête. Du mois d’avril au mois de novembre, elle offre bien quelque abri contre le vent du nord, qui domine à cette époque ; mais en hiver, elle est exposée à tous les vents.

La position de la ville est tout à fait digne d’une idylle. Une partie des maisons de bois sont placées en une seule ligne sur le bord de la mer ; les autres sont disséminées au milieu des arbres : le tout est ombragé de hautes forêts de pins. Au sud-ouest s’élèvent des montagnes richement boisées. Il y a aussi de belles plaines ; et, au milieu de la mer, on aperçoit de petits groupes d’îles et des rochers dont les uns sont nus et les autres couverts de bois.

Crescent-City n’a été élevé que cette année, au mois de février. On a été obligé d’éclaircir la forêt et de construire un blockhaus ; car, tout autour, il y avait déjà quatre-