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autour du monde.

rieur de la Californie : la première à Sacramento, à Mary’s-Ville et aux mines d’or du fleuve Yuba ; la seconde à Crescent-City et chez les Indiens de Rogue-River ; la troisième à San-José.

Le 3 octobre, à quatre heures de l’après-midi, je m’embarquai sur le beau vapeur le Senator, pour aller à Sacramento (100 milles).

Les vapeurs américains sont les plus beaux que l’on puisse voir. Ils méritent à bon droit d’être appelés palais d’eau, car ils ont absolument l’air de grandes maisons, surtout les bateaux à vapeur qui font le service sur les fleuves : ils ont plusieurs étages avec de grandes portes, des fenêtres et des galeries. S’ils n’étaient pas dans l’eau, personne ne les prendrait pour des navires. L’intérieur ne le cède en rien au dehors pour le luxe et la magnificence. Quand on rencontre la nuit un de ces bâtiments, il offre véritablement un aspect féerique ; il est tout brillant de lumières, et les cheminées lancent du feu comme des volcans.

Nous arrivâmes tard dans la soirée au fleuve du Sacramento, qui jusqu’à la ville du même nom est navigable pour des vapeurs de 12 à 1500 tonneaux. Les voyageurs se précipitèrent comme des possédés sur le rivage pour repartir immédiatement sur les stage-coaches ou sur d’autres bateaux à vapeur plus petits. Je suivis leur exemple, et je me dépêchai pour aller prendre ma place dans le stage-coach qui se rendait à Gras-Vale ; mais j’arrivai trop tard. La voiture était partie depuis quatre heures. Je changeai mon plan de voyage, et je pris un vapeur pour aller à Mary’s-Ville (50 milles).

J’occupai le temps qui me restait jusqu’au départ du bateau à visiter la ville, qui est située dans une vallée pleine de sable, au fond de laquelle on aperçoit de vagues contours de montagnes. Sacramento compte 20 000 habitants et présente en petit le même aspect malpropre que