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mon second voyage

la plupart néanmoins sont reçus pour rien. Ce qui me fit le plus de plaisir, ce fut de voir qu’on ne se débarrasse pas des incurables : on les garde jusqu’à la fin de leurs jours. Celui qui avait le malheur de tomber malade, avant la construction de cet hôpital, pouvait encore s’estimer heureux si on le mettait dans un coin et si on l’y laissait se guérir ou mourir en paix. Personne n’avait le temps de s’occuper d’un malade : l’or, l’or, c’était le seul but, le seul désir.

J’eus l’occasion de voir à San-Francisco une très-belle exposition de légumes, de fruits, de diverses espèces de blé et d’autres productions de la Californie, organisée par M. Warren. Une citrouille pesait cent vingt-cinq livres, une betterave trente-cinq, un navet vingt-cinq, un chou-fleur vingt-deux, une carotte six, une pomme de terre quatre, un oignon deux ; un chou avait 75 centimètres de diamètre. Il y avait des tiges d’orge et de froment de 3 mètres et demi de haut, avec des épis bien remplis, des tiges de maïs de plus de 5 mètres avec trois épis dont chacun avait de 550 à 600 grains. Les fruits étaient moins remarquables. Que ne produira pas la Californie si les habitants s’adonnent de plus en plus à l’agriculture !

L’exposition d’un chêne colossal n’était pas moins intéressante. Cet arbre venait de la Californie septentrionale, et avait 75 mètres de haut. Le tronc avait à la base 29 mètres, au-dessus de la base 25 mètres et demi de diamètre. On estimait son âge à quinze cents ans. Lorsqu’on le coupa, il était encore très-solide. On détacha par lambeaux l’écorce, qui avait 45 centimètres d’épaisseur ; on la transporta à San-Francisco, on la réunit de nouveau, et l’on en forma une jolie salle. On a mis dans l’intérieur du tronc une mesure, pour qu’on puisse s’assurer soi-même du diamètre de l’arbre.

Je fis de San-Francisco trois excursions dans l’inté-