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vus, tels que ceux de l’empereur d’Autriche, de l’empereur de Russie et du roi de Prusse. La chapelle renferme de beaux vitraux. Le sacristain demande six pence d’entrée par personne, quoique la carte qu’on nous avait délivrée pour visiter le château de Windsor portât expressément qu’on ne devait rien donner à personne.

La vue, du haut de la tour, est charmante. Le regard s’étend sur douze comtés, et suit au loin le cours de la Tamise. Autour de la colline sur laquelle est placé le château, se dessine le panorama de la jolie petite ville de Windsor. Au sud du château, il y a un parc magnifique, dont la longueur est de quatre milles et la circonférence de quinze milles. Des arbres séculaires y forment des allées superbes, et ombragent les chemins les plus beaux pour les piétons et les voitures. Dans ce parc, le lac Virginia (Virginia waters, eaux vierges) jouit d’une grande célébrité.

L’hôpital de Greenwich est un ancien palais d’été de la reine Élisabeth. Aujourd’hui, il sert, comme on sait, de retraite pour les invalides de la marine royale. Vingt-cinq mille hommes y trouvent un asile, et chacun a sa petite chambre à coucher, avec une chaise, un lit et une petite armoire dans le mur. Les réfectoires sont magnifiques, hauts et voûtés. Les invalides étaient assis à des tables longues et mangeaient quatre par quatre leur ration du dîner commun, composée d’une soupe et de trois livres de viande (alternativement bœuf, mouton, porc ou viande salée) et de quatre livres de pommes de terre, avec un beau grand pain blanc. On leur donne, en outre, des légumes. ou des poudings de farine, et pour boisson de la bière et du thé. Je visitai exprès l’hôpital à l’heure du dîner pour assister à la distribution. Je trouvai là, comme dans tous les établissements publics d’Angleterre que j’eus occasion de visiter, que tout n’est pas seulement suffisant, mais encore parfaitement bon et sain. Ce n’est pas comme dans certains pays, où l’on ne sert aux pauvres une nourriture saine et