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CHAPITRE IV

DE LA CONDITION MATÉRIELLE DES ESCLAVES


« Il répugne à toute idée supérieure de l’humanité d’envisager la personne tout entière uniquement comme un instrument destiné à servir aux besoins d’autrui. » (G. Roscher, Principes d’économie politique, I, 4.)


I. — Les esclaves ne sont guère que des corps, des instruments de travail. — Aucune réglementation de leur travail, sauf pour les dimanches et fêtes. — Nègres employés à la culture, aux sucreries ; nègres ouvriers, domestiques.
II. — Pas de prescriptions relatives au logement des esclaves. — Cases des nègres.
III. — Nourriture des esclaves. — Obligations légales des maîtres à ce sujet. — Elles paraissent mal conçues en principe. — Leur Insuffisance dans la pratique. — La question du samedi. — Mesures vainement multipliées pour contraindre les maîtres à s’adonner aux cultures vivrières.
IV. — Vêtements. — Escla\es peu ou point habillés par leurs maîtres, sauf les domestiques. — Amour des nègres pour la toilette. — Règlement sur le luxe des esclaves. — Leurs divertissements, en particulier la danse.
V. — Malades, infirmes, vieillards doivent être soignés par les maîtres. — Maladies auxquelles les nègres sont plus spécialement sujets. — Les avortements. — Mortalité considérable.
VI. — Arguments tirés de la condition des nègres pour défendre l’esclavage. — Mémoire de Malouet sur cette question. — Amélioration relative du sort des esclaves vers la fin du xviiie siècle. Ordonnance de 1786. — En fait, leur situation est toujours restée misérable.


I

Dans l’homme, ce qui importe le plus, c’est la vie intellectuelle et morale : le développement qu’elle atteint chez les individus pris d’abord isolément, puis dans l’ensemble, sert à mesurer le degré de civilisation auquel une société est par-