neur particulier de l’île, 6. Sans doute, la Compagnie dut élever des réclamations, car le Ministre écrit à Phelypeaux, le 4 avril 1712[1], pour blâmer sa prétention sur le prix des nègres de choix. Il lui déclare que ces nègres ne sont dus ni à lui, ni à M. Gabaret, qui avait gouverné en son absence, et il lui défend d’en acheter par privilège au prix de 300 livres. De plus, le 28 mars 1714, il fait savoir au comte de Blenac[2] que les directeurs de la Compagnie du Sénégal se sont plaints qu’il ait exigé 10 nègres de choix ou 1.000 écus pour le bénéfice qu’il aurait pu faire sur ces nègres. Dans les premiers temps, dit-il, les négociants « faisaient un bénéfice si considérable » qu’ils offraient de leur propre mouvement quelques noirs aux gouverneurs ; puis, pour ne pas blesser leur délicatesse, ils leur cédèrent des nègres de choix à 300 livres ; mais, dans la suite, la plupart, ayant fait des pertes considérables, voulurent se soustraire à cet usage. Il n’est pas admissible que les agents royaux les exploitent. « Sa Majesté est seulement disposée à tolérer que les gouverneurs acceptent des pièces d’Inde à 300 livres, si le voyage a été bon et que le négociant les offre. »
D’après une lettre du 27 janvier 1715 aux administrateurs[3], le roi abolit entièrement l’usage des nègres de choix. Mais, en revanche, il permet de prélever un tant pour cent sur les nègres vendus[4] ; seulement, sous aucun prétexte, ce droit ne devra excéder 2 % ; il le fixe alors à 1 % pour M. Duquesne, 1/2 % pour M. de la Malmaison et M. de Vaucresson. C’est à ce sujet que Duquesne écrit au Ministre la curieuse lettre suivante[5] : « Je me conformerai, Monseigneur, à vos derniers ordres ; mais permettez-moi de vous représenter que le seul secours pour vivre était ce qui pouvait me revenir de ces