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victoire la rouge.

sur le front et les tempes, s’échappaient vigoureuses en tourbillonnements épais et rudes. Son visage lavé, et comme poudré par les taches rousses de sa peau laiteuse, était frais et gai.

Après le souper des maîtres, vers minuit, lorsqu’elle s’attabla, en ses atours, avec tout ce qui était du service, elle parut une personne d’importance, d’autant mieux qu’elle servait et ordonnait tout comme étant de la maison. Le garçon de ferme la regardait de plus en plus fort à mesure qu’il buvait et que la Victoire se montait la tête elle-même, à tant manger et boire, pour faire la noce. Elle aussi reluquait ses amoureux et se sentait tout autre à être enfin considérée et prisée pour ce qu’elle valait.

Elle pensait tout le temps à son prochain mariage, et ces idées la rendaient comme un peu folle, la faisant rire, avec des sueurs et des petits frissons de sa chair robuste.