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victoire la rouge.

sa courte moustache blonde, lui disait des mots galants avec des airs penchés et des soupirs et des yeux qui flambaient.

Au fond, la Victoire était flattée de sa conquête. N’était peut-être le paysan, qu’elle aimait comme son promis, se fût-elle désarmée pour le beau dragon au casque d’or qui parlait si bien.

Tout ça lui donnait de l’occupation pendant ces deux ou trois journées autant pour le moins que le service de madame Maleyrac ; mais, comme elle en semblait devenir plus leste, son service n’en souffrit point, au contraire.

Cependant, le jour des noces. Victoire était presque cassée de fatigue. Elle disait que les bras lui tombaient, et que les jambes lui rentraient dans le corps.

On l’avait habillée de neuf ; elle parut superbe. Sous son bonnet de tulle blanc, les mèches fauves de ses cheveux, plantés droits