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victoire la rouge.

Toute la nuit, cela buvait et mangeait, et fumait, et chantait, tandis que toutes les chambres en dortoir étaient occupées par les dames et les fillettes que ce train de noce émoustillait. On avait chassé Victoire de sa mansarde pour en faire un cabinet de toilette. Elle porta ses couvertures dans une étable, sur un tas de paille fraîche où elle s’en venait dormir une heure ou deux par nuit, quand elle avait le temps.

Malgré le train d’enfer qu’il lui fallait mener à cette occasion, la Victoire se divertissait comme pas une, et jamais de sa vie elle n’avait tant ri. C’est qu’on lui avait donné des aides, d’abord, et parmi ceux-ci, le garçon de ferme qui lui parlait pour l’épouser. Volontiers, il trôlait autour des jupes de Victoire, soi-disant pour l’aider, et elle en crevait d’aise. Sa figure grêlée riait par tous les trous. Ensuite on s’occupait d’elle comme jamais elle ne l’avait vu. Cette jeunesse du