Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/86

Cette page a été validée par deux contributeurs.
78
victoire la rouge.

Victoire avait pleuré de plaisir. Et malgré que l’affaire traînât à cause des travaux qui pressaient, on en reparlait encore comme d’une chose à faire dès qu’on le pourrait.

Aussi la Victoire n’était jamais à commander quand il lui fallait aller aux champs. Elle partait toute la première et revenait après les autres.

Un jour qu’on faisait les foins, Victoire fanait, retournant à grande fourchée et l’éparpillant ensuite, l’herbe encore verte, que le soleil séchait, dégageant ses parfums. Sa paillole sur la tête, les bras nus et roux, elle se démenait comme toujours, courant d’un tas à l’autre et piquant sa fourche.

On l’appela d’une voix claire. Elle aperçut, au bord du pré, mademoiselle Élise qui lui faisait de grands gestes avec le disque rouge de son ombrelle. Victoire accourut, c’était une mauvaise nouvelle. Il lui fallait tout planter là pour retourner à la maison faire la