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victoire la rouge.

« sa faute ». Et puis, elle préférait bien se tuer au travail que de retourner à l’hospice, où on lui rappelait sans cesse ce qu’elle avait fait, l’obligeant tous les soirs et tous les matins à en demander pardon à Dieu dans ses prières, et lui faisant des hontes continuelles à propos de ce malheureux enfant.

Ensuite elle se donnait du courage, parce qu’on lui avait promis de lui faire rendre son petit quand elle aurait les moyens de l’élever, et elle se faisait maintenant une joie d’avoir quelqu’un à qui penser et qui lui fût quelque chose dans la vie. Elle ne se sentait plus seule, comme avant. Aussi, ça l’empêchait d’avoir beaucoup de regret de « son malheur » malgré qu’on lui en dit, parce que, depuis même le premier jour ou Périco l’avait si rudement embrassée, elle avait pris à vivre un plaisir qu’elle n’aurait jamais connu sans cela.

Maintenant elle avait des pensées, et ça