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victoire la rouge.

« sans cœur », et qu’il ne fallait pas qu’elle prît des airs de se moquer des observations qu’on lui faisait.

Mais, vite, on l’arracha au lavage de ses assiettes pour l’envoyer traire les vaches, faire la paillée aux moutons, cuire aux porcs, fermer la volaille.

Encore toute puante de ces travaux, elle dut grimper dans les chambres, faire les couvertures, et toujours vite, vite, monter un verre d’eau sucrée à monsieur, allumer une flambée chez madame, porter des bougies, trimbaler du haut en bas, trébuchant aux marches, se cognant au mur, essoufflée, assourdie, hébétée, avec, dans les oreilles, les « dépêchez-vous donc » furieux de madame Maleyrac.

Cependant elle revint à sa cuisine, nettoya, frotta, lava, tandis que les chaussures crottées de toute la famille attendaient leur tour.