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victoire la rouge.

Le bâtiment leur coûta cent mille francs net. Quand il fallut le meubler, l’ancien marchand de fer jura comme un païen qu’il n’y mettrait pas un liard. Et pour cause : les Maleyrac se trouvaient à demi ruinés.

On répartit çà et là les vieux meubles de la ville, et cela parut tout à fait piteux aux invités qui vinrent pendre la crémaillère au château des Andrives.

Les chambres, très-bien peintes et tapissées, quelquefois n’avaient pas de chaises, ou bien c’était la table qui manquait. On voyait un pot à l’eau sur le marbre blanc d’une cheminée, ou bien encore le bougeoir reposait sur un vieux fauteuil qui servait de table de nuit. Les fenêtres sans rideaux montraient leurs vitres claires.

Cependant le salon paraissait moins vide grâce au grand vieux piano carré, avec ses supports énormes d’acajou massif, qui remplissait tout un coin. À l’autre bout le canapé,