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victoire la rouge.

sa fille Élise à la grand’messe, et, sous le porche de l’église, elle ne manquait guère de s’arrêter en rond avec d’autres bourgeoises de la ville pour faire des révérences, se rengorger, se donner des airs cossus et parler du renchérissement des choses et des méfaits de ses servantes.

Il y avait là quelques femmes d’avoués, des petites rentières, un monde fier enfin, qui prenait des façons distinguées pour se dire combien l’on était malheureux d’être obligé de se faire servir aujourd’hui, car ces filles avaient tous les vices. Chacune avait son histoire à raconter, et elle la disait très-haut pour être entendue par les petites bourgeoises qui passaient, très-vexées de n’avoir pas de servantes dont elles pussent se plaindre.

Ensuite, madame Maleyrac organisait dans « son salon » de petites sauteries le dimanche soir, sous le prétexte de faire amuser son Élise, mais en réalité pour faire du