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victoire la rouge.

Ensuite, une prière, et les cierges, un à un, s’éteignaient.

Alors le cliquetis des sabots revenait vers la porte, et les filles n’étaient pas dehors qu’elles s’éveillaient.

Sous le porche, guettaient les amoureux. On s’éparpillait, chacune tirant vers chez elle, par les chemins noirs qui tournaient çà et là, dans la bonne odeur des champs nouveaux, des fouillées fraîches, des lilas éclos et des haies recouvertes de leurs blanches robes du mois de mai.

La Victoire s’en revenait seule, n’ayant point de galant. Mais des visions lui tenaient compagnie. Elle revoyait longtemps la Vierge toute brillante avec son petit sur le poing, et ça l’attendrissait.

Elle s’attardait à marcher lourdement, les mains croisées sur son ventre, le visage triste et les yeux vagues. Et sa pensée obtuse faisait des efforts pour comprendre le rappro-