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victoire la rouge.

marches de pierre : c’étaient les filles de la confrérie qui accouraient.

Le curé en surplis se tenait devant l’autel, et il battait la mesure sur le dos de son bréviaire.

Après un temps, il entonnait le cantique en latin, et toutes les filles poussaient du haut de leur tête l’ora pro nobis plusieurs fois répété. Cette clameur s’envolait sous les voûtes qui en frémissaient, faisant pousser des cris aux oiseaux nichés dans les trous des fenêtres, et qui s’enfuyaient, éperdus, après avoir tournoyé plusieurs fois.

La nuit entrait par ces fenêtres en ogives tout en haut. La nuit était partout épandue, excepté dans le petit coin où luisaient les cierges. L’encens fumait, endormant les filles dans un embaumement mystique. Et puis, dans le silence, la voix du prêtre s’entendait sourde, monotone, comme un ronflement d’orgue soutenu et voilé par le registre bas.