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victoire la rouge.

Alors le Calabrais, qui craignait d’avoir son compte, s’en vint délivrer Victoire. Comme il approchait, il vit la lumière aux fentes et la fumée au toit, en même temps qu’il entendait la Victoire qui descellait la porte à grands coups de pierre. Elle s’était éclairée pour faire ce travail. Et comme elle cognait rude, elle avait jeté son fichu d’épaules, et celui de sa tête était tombé. Elle tirait sur la porte de toutes ses forces, et Périco l’entendait râler de l’effort. Tout doucement, il tourna la clef, et Victoire, qui tirait d’un bon coup, s’en alla rouler sur les sarments épandus, tout étendue et les bras en croix. Elle geignait, suffoquée, et se relevait, les cheveux pris dans les brindilles du bois. Des cheveux magnifiques, roux comme de l’or à cette flambée de l’âtre, et si longs, si épais, qu’ils l’ensoleillaient toute. Avec cela qu’elle n’avait au corps que sa chemise et sa jupe écourtée,