Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.
27
victoire la rouge.

qu’elle était aussi forte que lui, plus forte même ; car un jour que Périco faisait le lâche au travail, disant qu’il n’en pouvait plus, elle lui donna une bourrade pour le coucher par terre, et elle fit le travail du Calabrais, après quoi elle acheva le sien, sans avoir pris le temps de souffler. Mais elle manqua en mourir. Et Périco ayant dit qu’il l’avait fait exprès, toute la maison s’égaya sur la vanité de la Rouge.

Cependant Victoire avait gagné quelque chose à cette activité sans relâche. Elle avait grandi, elle s’était quelque peu dégrossie. Le temps aussi avait effacé les trouées de son visage, où le printemps de ses ans mettait la grâce accoutumée. C’était encore une grosse fille, mais elle éclatait de santé, de fraîcheur, d’une sorte de sève de vie qui devait être son attrait pour l’homme des champs. Une taille ronde au-dessous de la saillie robuste et dure de sa poitrine, sa peau de