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victoire la rouge.

qui rendait aujourd’hui sa souffrance plus aiguë et moins supportable.

Sa grosse bestialité de jadis, qui ne visait qu’à l’apaisement de ses appétits, était devenue, par affinement, une sensualité plus exigeante. Des besoins de cœur lui étaient venus. Elle se rendit compte très-clairement de sa situation en se disant que, tant qu’elle vivrait, d’ailleurs, ça serait la même chose, qu’elle saurait moins que jamais se défendre des hommes, et que chaque fois il lui arriverait un malheur.

Autant valait en finir tout de suite.

D’ailleurs, le désespoir de se voir arracher, tout à coup, tout son bien-être matériel, l’amour de son maître, son espoir d’avenir, pour retomber dans la fuite, dans la misère, dans la honte de son crime et de la prison qu’elle avait subie, et de la surveillance infamante dont elle demeurait frappée, tout cela lui donna un dégoût