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victoire la rouge.

de l’homme tournaient, tournaient, faisant un bruit qu’elle ne comprenait plus.

Cependant elle éprouvait une peur violente, et elle tremblotait sans rien dire.

Quand il vit qu’elle se taisait, il se calma, pensant qu’elle se laisserait emmener sans plus de défense.

Alors il lui dit :

— Couche-toi, et demain au petit jour, tu entends ?…

Et il sortit, tirant rudement la porte. Victoire demeura dans le noir.

Elle entendit battre la claire-voie du jardin, puis le pas lourd du Sauvage qui remontait la côte en sifflotant. Il s’en allait veiller.

Alors elle remua, secouant ses membres comme pour se réveiller, se dégourdir. Elle voulait penser, mais elle ne pouvait pas encore. Son cœur lui faisait mal, comme si on lui avait donné un coup. Elle respirait par secousses.