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victoire la rouge.

bêtes et doux, jusqu’à ce que la Jameau lui criant :

— Hé, la Victoire, faudra-t-il une corde pour te faire suivre ?… Elle se mettait à trotter, toute rebondissante par la lourdeur de son pas pressé.

Le soir, on dansait au village du Grand-Change. Dans une auberge, sur la route, une vaste salle s’emplissait de toute la jeunesse des communes environnantes ; même des hommes et des femmes mariés, quelques-uns traînant avec eux leurs mioches, venaient là passer la veillée.

Les hommes buvaient, les femmes se donnaient tour à tour leurs nourrissons à garder, pour s’en aller lever le pied à tricoter quelques polkas, que deux violons, perchés sur une estrade, jouaient et marquaient assez proprement. On disait bien qu’il se passait de vilaines histoires dans le retour de ces nuitées dansantes. Les maris grisés de vin et