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victoire la rouge.

à trimer comme au commencement, faisant la rude besogne qu’elle s’était peu à peu relâchée de faire pour s’occuper de l’intérieur du ménage.

Mais lui, maintenant, la gourmandait sur toute chose, surtout quand il revenait des foires et des veillées. Il avait bu, il était gai et méchant, et il lui parlait des jolies filles qui lui faisaient des mines et qui étaient autrement tournées qu’elle, avec sa croupe énorme et ses jambes taillées à coups de serpe dans un rond de chêne. Et des filles qui avaient du bien au soleil, encore !

La Victoire feignait d’en rire, et elle répondait que c’étaient pas des filles, ça, mais des mauviettes, et que ça serait bien en peine pour lever un sac de blé.

Mais au fond, elle en devenait bien malheureuse, surtout depuis un temps où quelque chose la tourmentait.

Après les Pâques, le temps se rangea, la