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victoire la rouge.

— Elle est trop lourde, répondit-elle : c’est bon pour les froids.

— Te voilà devenue bien délicate, dit-il d’un ton mauvais ; mais c’est tant pis, tu t’en passeras.

Et il s’en alla en sifflotant.

Elle demeura saisie du ton qu’il avait pris pour lui dire cela. Et puis elle pensa qu’il avait peut-être perdu de l’argent dans ses marchés, et elle ne lui en parla plus.

Mais, à peu de jours ensuite, il lui dit :

— Donne-moi tes anneaux d’or, j’en ai besoin.

Cela fit un grand chagrin à la Victoire. Elle tenait à ses anneaux comme toute fille tient à son premier bijou, et plus encore, parce qu’elle les considérait comme un cadeau de noces prochaines. Elle craignait l’homme : elle ne dit rien et donna ses anneaux.

Alors elle s’appliqua à le rendre plus content. Elle en prit moins à son aise et se remit