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victoire la rouge.

net, gai maintenant de la vie qu’y mettaient ses volontés souveraines. Car elle avait eu des exigences : et les poules pondeuses picoraient autour de ses jupes et caquetaient avec elle du matin au soir. Leurs couvées venaient d’éclore, des couvées hâtives, précieuses pour la vente, et que Victoire dorlotait autour de son foyer, ainsi rempli d’un pépiement d’oiseaux et d’un froufrou incessant d’ailes blondes. Un barbet s’étalait sur le seuil du logis, et ses aboiements tendres de jeune chien gâté faisaient s’envoler à tout coup la pigeonnée nouvelle qui s’abattait autour de Victoire, dès qu’elle apparaissait, la main levée, remplie du grain qu’elle ramassait à pleins poings dans son tablier retroussé.

Elle avait déclaré qu’il lui fallait des bêtes. D’abord ça rapportait, et puis c’était triste, une maison où rien ne bougeait. Elle comprenait cela quand il était seul ; mais aujourd’hui…

Et lui laissait faire.