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victoire la rouge.

Dans cette existence conjugale où ses instincts puissants s’étaient apaisés, et comme elle n’éprouvait plus l’inquiétude de ses besoins, ni les tourments cruels qui l’avaient tenue si longtemps dans une hébétude douloureuse, Victoire s’était presque affinée, et son cerveau étroit, moins fruste et moins lourd, devenait capable de concevoir des idées et des raisonnements qui n’avaient jamais approché jusqu’ici de sa bêtise énorme.

C’était en quelque sorte l’épanouissement d’un être moral sous le coup d’un rayon de bonheur.

Car elle était heureuse, la Victoire, de tout un bonheur à jamais rêvé.

Elle retournait la terre qui, paraissait-il, lui appartenait. Elle possédait sa maisonnette, au ras des champs, au fond des bois. Elle travaillait à côté de son homme, qui la payait d’amour et de luxe.

Elle était la maîtresse au logis, propre et