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victoire la rouge.

chapelet, qui tournait ainsi tant que durait la messe, même pendant le sermon auquel elle ne comprenait rien. Elle regardait tour à tour, pour se distraire, les cierges allumés entre les belles fleurs dorées de l’autel, la chape du curé qui allait et venait, et dont elle guettait la retournée vers la foule, en ouvrant et fermant les bras, pour faire rapidement un grand signe de croix qui était toute sa participation au service divin. À l’Ite, missa est, elle se relevait lourdement et secouait son mouchoir avant de le remettre dans sa poche. Puis elle se mouillait le front de sa main trempée d’eau bénite, et, comme elle avait accompli ses devoirs, ainsi que tout le monde, elle sortait pour s’arrêter sur la place de l’Église avec les autres filles, attendant si quelque galant viendrait la trouver et lui tirer son fichu, comme elle voyait faire aux autres. Elle regardait autour d’elle, de ses petits yeux