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victoire la rouge.

elle suivait son maître, elle avait du pain.

Au bas de la côte, il l’arrêta pour la laisser souffler. Elle fut tout attendrie par cette complaisance, même qu’il lui avait parlé quasiment comme à quelqu’un qui vous intéresse. Elle le regarda de ses petits yeux doux de bonne bête reconnaissante, et elle se tira vite de l’arbre où elle s’était accotée avec son sac, pour lui montrer qu’elle ne se fatiguait pas à le bien servir.

Quand elle arriva au marché, des gens qui la virent porter ce faix s’émerveillèrent ; et l’on disait tout haut qu’elle était forte comme un cheval, dont la Victoire devenait rouge de gloriole.

Mais le Sauvage s’apercevait que cette fille faisait envie, et il pensait qu’on pourrait bien la lui prendre tout de même.

Alors il la renvoya à la maison préparer le souper. Et la Victoire, bien heureuse, s’en retourna.