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victoire la rouge.

tenant lui faisait sa part dans une assiette brune, large et profonde, pleine jusqu’aux bords.

Ils soupèrent, face à face, sur les deux bancs, de chaque côté du foyer, les pieds vers le feu.

Et puis l’homme bourra sa pipe, et se tassa, le dos au mur, silencieux, pendant que Victoire, se faisant obligeante et souple, promenait son grand corps au travers de la maison qu’elle nettoyait comme si elle était la servante.

Quand tout fut net et rangé, elle revint au foyer et elle s’assit, avec sur ses genoux un grand crible rempli de châtaignes de rebut que l’homme épluchait chaque soir, à la veillée, pour son repas du lendemain.

Cette fois, il fumait, disant des mots rares, les mains oisives ; tandis que Victoire avec son couteau dépouillait une à une les petites châtaignes de leur écorce de satin brun et