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victoire la rouge.

— Les loups, dit-elle.

Alors, elle chargea son bissac sur son épaule, s’arma d’un pieu et remonta la côte.

Quand elle se tournait, elle voyait un loup derrière elle, marcher gravement, pas à pas, mais à distance toujours plus courte, avec, de temps à autre, un bâillement qui hurlait.

Comme elle allait toucher la maison, elle fit un cri : l’homme était là avec son fusil allongé. Alors elle crut comprendre, et elle lui dit qu’en effet les loups l’avaient suivie, mais qu’elle n’avait pas peur.

Il eut un ricanement, et il lâcha son coup au hasard.

Puis il rentra derrière elle et barra la porte. Il prit le sac, le soupesa, hochant la tête comme pour dire que c’était peu et que cela ne valait pas le partage ; on verrait demain.

Et la Victoire demeurait plantée, les yeux