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victoire la rouge.

terre labourée, un champ, un jardin, et puis une maisonnette qui n’ouvrait pas de ce côté-là, mais avait sa porte au levant.

Victoire fit le tour, regardant si l’homme qu’on appelait « le Sauvage » n’était point dehors. Elle ne vit rien ; seulement, en approchant, comme le toit fumait, elle pensa qu’il était là, et une peur l’arrêta toute froide.

Le toit fumait, et, par la porte entrebâillée, on voyait le feu, et une odeur venait jusqu’à Victoire du souper que l’homme apprêtait. Sa face rougit d’une fureur d’appétit, elle s’approcha et poussa la porte.

— Qui va là ? cria une voix menaçante.

Et un homme, accroupi devant le foyer, se dressa soudain, tenant à deux mains sa pelle à feu, large et lourde, en fer rongé de rouille couleur de sang.

Victoire le regardait au visage avec épouvante. Un visage embroussaillé d’un poil