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victoire la rouge.

Ils s’apaisèrent quand ils lui virent quelques sous dans les doigts, et ils répondirent qu’ils ne savaient pas.

Elle s’informa s’il y avait une auberge dans le village. Bien sûr qu’il y en avait une, et on lui dit des noms, en faisant des signes pour indiquer le chemin.

Mais la Victoire ne s’en allait pas, toujours regardant autour d’elle de son air sournois.

Alors les gens se remirent à la besogne, et elle les suivait, mais sans oser ramasser. Ils se plaignaient, la récolte était mauvaise, tandis qu’à côté, chez ceux de Saint-Pierre, la châtaigne était grosse quasiment comme un œuf, et que les arbres en cassaient, les branches couchées par terre.

Une femme se mit à dire que jamais le Sauvage n’aurait fini de rentrer sa récolte, lui qui était seul, avec tout ce coteau qui lui appartenait, là-bas, vers le couchant : — Tiens, dit-elle aussitôt à la Victoire, il