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victoire la rouge.

pleurait à genoux contre sa chaise, la figure cachée dans son bras.

— Las ! ma pauvre fille, lui dit-elle, c’est donc vrai ? Las ! mon Dieu, Jésus !…

Elle ne trouvait rien autre à dire, et elle soupirait, aidant ainsi la Victoire à se soulager le cœur.

Puis, au bout d’un temps, elle repensa au maître qui allait rentrer et qui chasserait durement la fille, peut-être avec des coups. Alors ça lui donna le courage de la faire partir.

— Il le faut bien, dit-elle, las ! Seigneur, prenez pitié de nous ! Il faut vous en aller, pauvre, mon homme l’a dit, et vous savez…

— Oui bien, répondait Victoire, j’ai entendu. Je m’en vas, maîtresse. C’était pour vous dire adieu.

Et elle pleurait plus fort, car cette pitié de femme, la première dont elle eut senti la douceur, la faisait se fondre. Tout son cœur