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victoire la rouge.

Et il en voulait presque à la Victoire de sa grande vaillantise et de son honnêteté chez eux, qui l’obligeaient à la regretter quand même. Il disait, en jurant, que cette hypocrite-là les avait trahis. Cette vaurienne, qui s’était conduite, vis-à-vis de lui, en brave et courageuse fille, l’exaspérait. Il disait qu’on devrait marquer ces misérables en plein visage, afin qu’elles ne pussent tromper personne.

La fermière, de sa voix de malade, l’apaisait par instants, avec des mots de pitié. Elle parlait de repentir, de miséricorde. Et la Victoire, collée au mur, entendant ces mots, se mit à pleurer. Elle pensait que bien sûr on devrait avoir pitié d’elle, car elle était bien malheureuse et si abandonnée que son cœur en crevait, à la fin.

Puis elle entendit une porte rudement tapée et un pas furieux qui s’en allait. Le maire retournait à la fête, afin d’y chercher