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victoire la rouge.

il s’était pressé de rentrer avertir sa femme. Et tous les deux se lamentaient dans la salle basse où la fermière infirme, calme et douce, passait ses journées près de la fenêtre où Victoire l’asseyait tous les matins. La femme tremblait, avec son tricot dans ses doigts blancs, et regardait le maître dont la fureur croissait.

Victoire, en approchant, venait de l’entendre, et elle s’était adossée au mur, tout près, les mains jointes, le front baissé, ne bougeant plus.

Et la fermière disait que c’était un malheur pour eux, parce que la fille était une bonne ouvrière et qu’on n’avait rien à lui reprocher depuis qu’elle était dans la maison.

Il répondait que ce n’était pas une raison, puisqu’elle avait failli avant, et que tout le pays, d’ailleurs, lui jetterait la pierre si lui, le maire, gardait à son service une fille qui sortait de prison.