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victoire la rouge.

Les jolies filles, en robes claires, vont et viennent, le pas nonchalant, avec de grands rires, ou s’arrêtent en des poses molles pour écouter les aveux du garçon qui les suit. Quelquefois elles laissent prendre leurs mains et s’en vont, ainsi menées, par la fête rustique qui encadre leurs naïves amours.

La Victoire toute flambante dans sa robe neuve, ses cheveux rouges au vent sous le fin bonnet de tulle dont les brides dénouées flottaient, riante et gaie comme ce jour d’été, s’en allait, trôlant d’une boutique à l’autre, poussant un tourniquet de son poing qui faisait tout branler, en s’esclaffant en des rires fous quand elle amenait un numéro qui la faisait gagner.

Comme elle se tournait, la face tout élargie de sa grande joie de pauvre fille heureuse, vers son maître arrêté derrière elle et qui venait de lui payer ce divertissement, elle entendit ce cri :